mercredi 30 mai 2007

Le crédo de la Rosière

Le credo de la rosière

Il faudra bien un jour, à tricoter mes rêves
Telle une longue écharpe en fils d’aube et de nuit,
Que j’arrive avec elle à recouvrir les grèves
De ma vie esseulée où l’attente me nuit.

Dans ce tricot d’espoirs, qu’importent donc les mailles…
Le fil est généreux par le fuseau des ans
Dévidant sa quenouille au cours de leurs semailles
De mois sans allégresse, en tristes courtisans.

Toutes ses franges d’or que je tisse avec l’âme
Je crois, finiront bien un soir par resplendir
Sur la plage où mon être attend cette autre flamme
Qui viendra mettre un terme à mes pleurs, ce martyr.

Alors je déploierai, sur la rive, sereine,
L’étole de l’amour… dans toute sa blondeur
Où leurs feux brilleront ; là, je deviendrai reine
Entre les bras d’un roi me chantant son ardeur !


© Johanne Hauber-Bieth (23 juillet 2002)
Extrait de « A fleur de Cœur »Edition Nouvelle Pléiade Paris – 2004

(épuisé dans ses deux tirages)